Short film, 14min, 2022
La dernière salle de l’exposition est occupée par un film, vidéo-projeté, réalisé par l’artiste en 2022 : Elle s’appelle Mohamed. Clin d’œil, et sourire en prime, aux trois « M » de l’histoire de l’art qui hantent l’exposition (Man Ray, Manet, Magritte), car il faut aussi compter avec Mohamed, nom de famille de la mère de l’artiste. M’barka Amor ne se départit jamais d’un regard amusé sur l’histoire de l’art, sur les codes du centre d’art et de l’exposition que la barbare qu’elle est désire et repousse à la fois.
Que nous raconte ce film ?
Ce sont d’abord des bruits du réel, des sons de cuisine, de ménage, quelques paysages domestiques, intérieurs ou extérieurs, des photos de familles, des morceaux de voix et de corps. Il est surtout question de bribes, peutêtre d’entraves, et de quelques rêves dangereux. Dans ce quotidien paisible, où la vie s’organise avec aménité, il est soudain question d’une malédiction — être qui tu es. Alors le son change, une menace, invisible mais poignante, filtre. Les souvenirs se font métalliques et des envahisseurꞏseꞏs sont sur le point d’arriver. Alien, j’ai pourtant appris la langue de Molière. Un salon oriental : pipe à chicha dans un coin, rayon de soleil, et un regard caméra paniqué de Romy Schneider à l’écran.
Extrait du texte d’exposition “Le Rêve de l’Autre” par Eva Barois De Caevel